Compléments sur la coupe
L'avantage
offert
par le jeu à l'atout
est
la possibilité
de réaliser
des levées
grâce à la
coupe.
Dès que l'on
ne possède plus de cartes dans la
couleur demandée, il est possible
(mais il n'est
pas obligatoire) de couper.
Sud joue un contrat à Sans-Atout.
1 - Ouest
est
en main et joue le Valet de Pique. Son partenaire
fait la levée
de l'As, puis joue
le 10 de Trèfle maître, puis Carreau. C'est donc
Ouest
qui réalise les deux dernières levées.
Soit quatre levées pour
la défense.
2 - Si Sud joue un
contrat à l'atout
Cœur, la
défense
va réaliser
l'As de Pique. Mais ensuite,
si
le déclarant
joue attentivement, il va
pouvoir couper de
sa main
le retour Carreau
ou Trèfle, puis couper
de la main
du mort son
dernier Pique.
Mais
attention,
cette possibilité
de couper est
offerte aux deux camps. Aussi, dans le
même exemple, si
le déclarant
coupe le deuxième tour de Pique du 4 de Cœur, Est
pourra surcouper
grâce au 5 de Cœur et remporter la levée. Même s'il
ne voit
pas les
jeux adverses, Sud
aurait dû prévoir
cette éventualité
et couper du 9 de Cœur.
Couper avec
un atout
maître élimine
bien sûr
tout risque
de surcoupe.
Il existe aussi
la possibilité
de sous-couper.
Cette expression
s'emploie lorsqu'un
joueur fournit
un atout inférieur à celui
du joueur qui a coupé devant
lui.
Il aura rarement
intérêt à le
faire, car
il se
démunit d'un atout sans remporter la levée.
Quelquefois,
il ne peut faire autrement :
L'atout
choisi
est
Cœur. A trois
cartes de la
fin, Ouest
joue la Dame
de Trèfle coupée par le
Valet
de Cœur
du mort.
Est, qui ne possède plus que des atouts
(mais ils
sont tous de rang inférieur) doit en
jouer
un. On
dit qu'il «sous-coupe».
Le pouvoir de contrôle
Quelquefois le déclarant
devra
manœuvrer
pour conserver
le contrôle de la situation. L'exemple suivant
l'illustre parfaitement :
Sud joue 6 et
reçoit
l'entame du 10 de Trèfle, pour
le 3, le 7 et l'As
.
Le déclarant, grâce
à son
As, peut
réaliser
la première levée dans la couleur. On
dit qu'il
possède
le contrôle de premier tour de cette couleur entamée. Mais
une fois cet
As joué, il
lui reste deux petits Trèfles dans chaque main : il ne contrôle
plus la
couleur. S'il
joue immédiatement atout, il va
chuter, puisque
la défense va alors encaisser deux levées dans la couleur d'entame.
IL doit donc chercher à
reconstituer son contrôle des Trèfles : à défaut d'un contrôle d'honneur qu'il ne possède plus (l'honneur
de rang le plus élevé, une fois l'As joué, est le Roi qui est détenu par
l'adversaire), il doit réfléchir à la possibilité de contrôler cette
couleur par la coupe. Pour cela, il faudrait qu'une des deux mains n'y possède plus de
cartes. Dans le cas présent, c'est tout à fait possible: la présence
de As, Roi et Dame de Pique en Nord, face au singleton de Sud, va permettre de
défausser les deux derniers Trèfles détenus par celui-ci.
Le déclarant pourra ensuite
tranquillement rendre la main en jouant atout. IL contrôle les Trèfles. Il a gagné deux tours de
contrôle.
Si, dans une couleur, on
possède plus de cartes maîtresses que de cartes dans la main la plus courte, on
peut défausser et ainsi gagner des "tours
de contrôle".
Contrôler une couleur, c'est
être en mesure d'empêcher l'adversaire d'y réaliser une levée. C'est
possible :
- grâce à des honneurs, à
condition qu'ils soient supérieurs à ceux du camp adverse,
- grâce à la coupe, à
condition d'y disposer du droit de couper, donc d'une courte.
Il existe aussi des contrôles
du deuxième tour, lorsque le déclarant, toujours grâce à un honneur ou grâce à une coupe, est en
mesure de remporter la deuxième levée d'une couleur, après avoir dû
concéder la première.
Gagner des tours de
contrôle
Dans l'exemple numéro 1
, le déclarant subit l'entame du Roi de Carreau, couleur qu'il contrôle au premier tour, mais qu'il ne
contrôle qu'une fois. S'il joue atout dès la deuxième levée, il
perdra donc l'As d'atout puis la Dame de Carreau pour une de chute.
En conséquence, il va
utiliser son potentiel à Cœur, couleur qu'il contrôle
au deuxième et troisième tour, pour défausser son
Carreau perdant, et ainsi gagner «un tour de contrôle». Il peut y
parvenir sans rendre la main
à l'adversaire
dans la couleur concernée puisqu'il possède
plusieurs cartes maîtresses équivalentes (ARDV). Comme
il doit commencer par jouer Cœur avant de jouer atout, la manœuvre
comporte un risque : si l'un des deux adversaires ne possède que deux
cartes à Cœur, il pourra couper le troisième tour de Cœur. Tant pis,
cette façon de jouer représente pour Sud la seule chance de gain.
Mais il arrivera
que certaines cartes équivalentes, non
maîtresses, permettent la même manœuvre, à condition de
rendre la main à l'adversaire. Cette manœuvre n'est efficace qu'à la
condition de contrôler une deuxième fois la couleur d'entame. C'est le cas
dans l'exemple numéro 2, où Sud possède trois cartes équivalentes à Cœur
: (Roi-Dame- Valet), et aussi le Roi de Trèfle pour empêcher la
défense d'encaisser immédiatement une levée dans la couleur.
Après avoir pris
la première levée, Sud enlève les atouts de
la défense en trois ou quatre tours, selon le partage des
Piques adverses, puis joue Cœur. La défense réalise l'As de Cœur et
contre-attaque Trèfle : Sud prend du Roi et défausse son Trèfle perdant
sur le dernier honneur Cœur du mort.
La présence de
plusieurs cartes équivalentes offre au déclarant
la possibilité de «
gagner un ou plusieurs tours de contrôle» en défaussant, après
avoir éventuellement rendu la main à
l'adversaire.
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